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April 17, 2025
IN BRIEF
Près de trois décennies après l’adoption de la Déclaration et de la Plateforme d’action de Beijing, je mène cette réflexion personnelle sur mon implication auprès des organisations de la société civile qui initient et participent activement aux initiatives qui nous permettent en tant que femmes africaines de poursuivre activement ce travail pionnier en faveur de l’égalité des genres. Le combat pour l’autonomisation et la promotion des droits des femmes et des filles est une passion innée car mon parcours personnel et mon expérience m’ont permis de prendre conscience des défis auxquelles sont confrontées les femmes et les filles, limitant leurs […]
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Près de trois décennies après l’adoption de la Déclaration et de la Plateforme d’action de Beijing, je mène cette réflexion personnelle sur mon implication auprès des organisations de la société civile qui initient et participent activement aux initiatives qui nous permettent en tant que femmes africaines de poursuivre activement ce travail pionnier en faveur de l’égalité des genres. Le combat pour l’autonomisation et la promotion des droits des femmes et des filles est une passion innée car mon parcours personnel et mon expérience m’ont permis de prendre conscience des défis auxquelles sont confrontées les femmes et les filles, limitant leurs accès aux opportunités et ressources nécessaires pour accélérer leur épanouissement et développement.
Alors que nous venons de célébrer le 30e anniversaire de Beijing+30 ce mois de mars 2025, il est essentiel de revenir sur le Africa regional review of thirty years of implementation of the Beijing Declaration and Platform for Action (BPfA), auxquels j’ai eu l’immense privilège de prendre part.
En effet, j’ai eu l’opportunité en tant que représentante de la National Feminist Youth Coalition, de participer aux récentes consultations sur la déclaration Beijing+30 à Addis-Abeba, un véritable creuset d’idées où nous avons dressé un bilan contrasté de nos avancées. Des progrès notables ont été accomplis, permettant ainsi de faire évoluer les mentalités et de mettre en œuvre des politiques publiques plus inclusives, notamment avec l’adoption du Protocole de Maputo. En matière d’initiative promouvant l’inclusion des femmes dans les processus politiques et la prise de décision démocratique, nous pouvons mentionner le programme Power Of Dialogue (POD) du Gorée Institute qui vise à promouvoir un espace démocratique pacifique et un processus de prise de décision politique inclusif, réactif et représentatif à tous les niveaux. Ces efforts se reflètent dans les actions de leurs réseau des Jeunes Leaders engagés à travers le Sahel dont je fais moi-même partie. Ayant bénéficié de ce programme, je peux attester qu’il a eu un effet positif sur mon engagement tant sur un plan personnel que professionnel. Ce programme m’a permi de devenir une jeune femme compétante, aujourd’hui très engagée et active dans la promotion de l’autonimisation des femmes, l’égalité de genre dans l’éducation et le plaidoyer en faveur de leur participation aux processus politiques et de paix.
En plus de cela, en terme d’accomplissement dans la protection des droits des femmes et des filles, je ne peux m’empêcher d’évoquer l’une des plus grandes réussite de cette année: l’adoption de la Convention de l’Union africaine sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, le 16 février 2025, lors de la 38e session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, qui s’est tenue à Addis-Abeba (Éthiopie). Cette convention est assurément un instrument juridique essentiel pour la protection des droits des femmes et des filles sur le continent puisqu’elle marque un tournant majeur dans la promotion des droits des femmes et des filles sur le continent. Elle représente pour moi une source de motivation et une lueur d’espoir pour les acteurs de la société civile qui œuvrent au quotidien pour que les gouvernements, les institutions et les organisations non gouvernementales soient les garants d’un avenir juste et équitable pour tous en Afrique.
Malgré ces progrès, les défis demeurent colossaux, en matière d’accès des femmes aux ressources économiques et à la prise de décision.
Les consultations ont mis en lumière l’urgence d’agir sur des fronts multiples tirés des 12 domaines critiques du programme d’action de la déclaration de Beijing : éducation, santé, participation politique, économique, environnement, etc. Chaque femme, chaque fille, doit pouvoir s’épanouir pleinement et exercer ses droits. Pourtant, la réalité est cruelle. Les femmes africaines sont confrontées à une multitude d’obstacles : discriminations, exclusions, violences, conséquences de crises multiples… “Dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Bénin et le Niger, entre 48 et 65 % des femmes vivent dans la pauvreté”, comme indiqué dans le Rapport sur le développement en Afrique 2015. Ces inégalités, loin de s’estomper, se sont souvent aggravées, fragilisant encore davantage les femmes et les filles. Cela justifie à souhait le thème de cette année: Autonomisation des filles et des femmes comme gage de développement.
Au cours de mon engagement et parcours d’activiste, j’ai constaté à quel point les femmes pouvaient faire preuve de résilience face aux innombrables challenges et défis auxquels elles sont confrontées. Par exemple, j’ai constaté que la plupart des femmes qui s’engagent dans la sphère politique et la gestion des affaires publiques abandonnent à mi-chemin à cause des intimidations ou des violences psychologiques et physiques dont elles sont souvent victimes. J’ai le sentiment que les institutions et organisations de protections des droits humains ne sont pas assez impliquées dans la préservation des droits des femmes et des filles c’est pourquoi je m’efforce à travers mon engagement à mettre les femmes au coeur de tous les processus notamment en leur offrant à travers les différentes plateformes dans lesquelles je suis impliquée. Dans le cadre de l’Alliance des Jeunes Leaders pour la Paix et la Stabilité au Sahel-AJLPSS, nous offrons des formations de renforcement de capacité pour et une plateforme de jeunes influents pour renforcer leur participation à la gestion des affaires publiques. En tant que cheffe de projet à Accountability Lab Mali, j’ai grandement contribué à l’élaboration d’une stratégie Genre et Inclusion Sociale-GESI qui nous permet d’assurer la participation des groupes marginalisés et exclus dont les femmes et les filles dans les activités de nos projets. Et enfin à travers la National Feminist Youth Coalition une plateforme unique, nous offrons des opportunités de renforcement de capacités et menons des actions de sensibilisation pour garantir une éducation sûre et inclusive dans les stratégies et politiques éducatives au Mali.
Pour accélérer l’autonomisation des femmes africaines, je m’étais engagée au nom de la National Feminist Youth Coalition, dans les consultations Beijing+30. Notre objectif était de contribuer à la Déclaration de Plaidoyer Collective en élaborant une position commune forte pour les femmes africaines tout en appelant à des actions concrètes pour garantir l’égalité des chances et des droits des femmes et des filles. Au-delà de cette déclaration, les consultations m’ont permis d’interagir et tisser des liens collaboratifs essentiels avec des acteurs incontournables dans la promotion des droits des femmes et des filles. Ce réseau est indispensable pour moi dans la mesure où il représente un capital humain estimable et important pour faire progresser et défendre les droits humains dans nos pays.
En tant que défenseure des droits des femmes et des filles, je réaffirme mon engagement à poursuivre le combat pour l’égalité des genres en Afrique. Les défis sont nombreux, mais je reste convaincu qu’en unissant nos forces, nous parviendrons à bâtir un avenir plus juste et égal où chaque femme peut s’épanouir sans entrave.